Les catastrophes, qu’elles soient d’origine naturelle ou anthropique, ont des impacts dévastateurs sur les vies humaines, les biens, et l’environnement. Face à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité de ces événements, il est impératif d’établir des mécanismes efficaces pour atténuer leurs conséquences sur les populations affectées. Au cœur de cette démarche se trouve la nécessité de disposer d’une stratégie de gestion des risques de catastrophes permettant de réduire les pertes et préjudices et de construire une société résiliente.

L’Algérie demeure particulièrement exposée aux risques de catastrophes, une réalité qui s’impose avec d’autant plus d’acuité face à la recrudescence des phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques. Ces risques, qu’ils soient d’origine naturelle ou anthropique, incluent notamment les séismes, les incendies de forêts, les inondations, les glissements de terrain, la désertification, l’ensablement et l’érosion. Qu’ils résultent de processus rapides ou progressifs, ces phénomènes peuvent engendrer des pertes humaines considérables, provoquer des dégâts matériels importants et dépasser les capacités d’intervention de la société algérienne. Leur faible fréquence, dans certains cas, favorise un relâchement de la vigilance et une perte progressive des efforts de prévention.

L’Algérie fait face à une diversité de défis liés aux risques de catastrophes, particulièrement marquées dans les zones urbaines, où la croissance démographique et économique est rapide. Les analyses probabilistes estiment que les pertes économiques dues aux catastrophes pourraient représenter en moyenne 0,7 % du PIB par an, un chiffre presque deux fois supérieur à la moyenne historique. Cette augmentation est principalement liée au risque élevé de séismes majeurs dans ces régions densément peuplées et vulnérables. Par ailleurs, les effets du changement climatique intensifieront les variations des conditions hydrométéorologiques, accroîtront la fréquence et la gravité des événements météorologiques extrêmes, et accéléreront l’élévation du niveau de la mer. L’érosion côtière, exacerbée par la montée des eaux, l’extraction de sable et l’urbanisation littorale, génèrent déjà des coûts annuels importants évalués à 313 millions de dollars, soit 0,2 % du PIB.

Les risques de catastrophes en Algérie induisent annuellement des dégâts importants en vies humaines et matériels. Durant ces 20 dernières années (2004-2024), l’État a dépensé en phase d’intervention environ 771,40 Md DA, soit une moyenne annuelle de 38 Md DA. Ces pertes sont essentiellement dues aux trois risques les plus prégnants à savoir les séismes, les inondations et les incendies de forêts.

Depuis l’indépendance, l’Algérie s’est engagée à réduire l’impact des catastrophes en adoptant un arsenal juridique et des réglementations techniques pour le renforcement de la préparation aux évènements majeurs.

Depuis le tremblement de terre d’El Asnam en 1980, la prévention des risques a été intégrée dans le cadre normatif national, avec des réglementations concernant l’aménagement du territoire et la construction. Bien que des progrès aient été réalisés, des défis subsistent, notamment en matière d’application des lois et de mobilisation des ressources.

L’Algérie a renforcé sa gestion des risques de catastrophes à travers plusieurs évaluations, notamment sur les impacts du changement climatique dans les secteurs agricole et forestier. En 2015, une évaluation nationale a identifié 865 sites à risque d’inondation. De même, les études réalisées sur le risque sismique et le microzonage ont montré la forte vulnérabilité de l’Algérie à ce risque.

En mai 2021, une conférence organisée par notre secteur a permis d’élaborer 140 recommandations pour une stratégie nationale de gestion des risques, finalisée en 2024. Cette stratégie vise à renforcer la cohérence entre les politiques sectorielles et à intégrer la résilience dans les programmes de développement, conformément au Cadre de Sendai 2015-2030.

Par ailleurs, les autorités algériennes ont beaucoup investi dans le renforcement et la modernisation des capacités humaines, procédures et matériels pour la gestion des urgences sans donner une grande importance à la prévention. L’État doit assurer aux citoyens un accès égal et permanent à toute information relative aux risques de catastrophes. Ce droit couvre :

  • La connaissance des risques, aléas et vulnérabilités de leur lieu de résidence et d’activité ;
  • La connaissance des dispositifs de prévention, d’intervention et de relèvement applicables à leur lieu de résidence ou d’activité.
  • L’État assure, également, ces informations aux différents intervenants.
  • L’État organise annuellement au profit des collectivités locales, des différents intervenants et de la société civile, un programme de sensibilisation et de formation dans le domaine des risques de catastrophes.
  • L’État élabore et met en œuvre la stratégie nationale de communication en rapport avec les risques de catastrophes. À ce titre, il met en place des modes d’organisation des communications, de la promotion et du soutien de toute campagne ou action d’information liée aux risques de catastrophes.

De même, il est institué un enseignement des risques de catastrophes dans tous les cycles d’enseignement. Les programmes d’enseignement des risques de catastrophes ont pour objectifs :

  • De fournir des informations générales sur les risques de catastrophes ;
  • D’inculquer une formation sur la connaissance des risques, aléas, vulnérabilités, et moyens de prévention, d’intervention et de relèvement ;
  • D’instituer un programme national de recherche scientifique et de développement technologique sur les risques de catastrophes au niveau des organes de recherche compétents en la matière. Ces programmes de recherche ont pour objet de définir et de développer, en permanence, des méthodes et moyens scientifiques et technologiques adéquats, efficaces et à un coût économique acceptable.

De veiller à relever le niveau de qualification, de spécialisation et d’expertise des institutions et de l’ensemble des corps qui interviennent dans le domaine des risques de catastrophes.

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