Après le rétablissement de sa souveraineté nationale, l’État algérien s’est engagé à restructurer le système administratif et à mettre fin au modèle colonial à travers notamment la réforme du système administratif, la modernisation des mécanismes juridiques et institutionnels, la création des structures et des services centraux et locaux pour renforcer ses missions stratégiques.
Cette démarche s’est basée sur le maintien des fonctions régaliennes de l’État, la prise en charge des défis de la formation des cadres et des fonctionnaires, la création de nouveaux organes et l’assainissement du système juridique en fonction des évolutions du service public. Elle a consisté aussi à répondre au défi de la construction et du développement dans le cadre de l’organisation territoriale et à la prise en charge des missions de gestion des catastrophes naturelles.
La décennie 1990-2000 a été caractérisée par l’animation de la vie associative et du multipartisme, coïncidant avec la réforme administrative, l’attention accordée aux questions environnementales, avant de s’intéresser au fil des années aux questions relatives à la modernisation des services publics, la promotion de la décentralisation et de la gouvernance locale.
Du soutien logistique à la guerre vers le processus de construction et du développement postindépendance
Pendant la colonisation française de l’Algérie, le ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG) a été constitué dans le cadre du gouvernement provisoire de 1958, lequel a assuré le pouvoir exécutif jusqu’à la libération du pays. Les missions de ce ministère consistaient à fournir des armes à la révolution, gérer les transmissions et les correspondances, organiser et conserver les documents, tout en jouant un rôle important en tant que premier dispositif de contre-espionnage chargé du renseignement militaire.
Après la victoire sur le colonialisme, le maintien de l’ordre public et la mise en place d’une nouvelle organisation territoriale ont constitué l’objectif principal du jeune État algérien, à travers la création du ministère de l’Intérieur en novembre 1962 et sa dotation de trois directions générales: la sûreté nationale, les affaires générales et politiques et les affaires administratives. Le Ministère de l’intérieur a poursuit des réformes structurelles en trois phases :
1-La couverture des missions régaliennes et la création d’un édifice institutionnel (1962-1988)
Au cours de cette période, les missions du ministère de l’Intérieur se sont concentrées sur la révision du système administratif, à travers la création de centres de formation administrative en novembre 1962 et sur la gestion des transmissions nationales. Dans ce sillage, il a été constitué des directions générales et des sous-directions pour assurer une meilleure gestion des services liés aux transmissions nationales et aux biens immobiliers vacants.
Cette période a vu aussi la création des infrastructures et des services de sécurité, notamment la Direction générale de la sûreté nationale le 22 juillet 1962 et la Direction générale de la protection civile en avril 1964. Ensuite, les pouvoirs publics ont institué la Commission nationale de recensement de la population en mars 1964, qui a mené des le premier recensement national en 1966, dont la population s’élevait à 12101994 habitants au niveau de 15 départements. Dans le domaine de la formation, l’École Nationale d’Administration a été placée sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur.
2-Nouvelles missions et immenses responsabilités (1989-2001)
Cette phase a vu l’attribution de nouvelles missions au ministère de l’Intérieur dans le domaine de l’environnement et de mise sous tutelle du Centre national d’étude et d’analyse de la population et du développement (CENEAPED) et du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAC). Au cours de cette période, la Direction générale de la garde communale a été constituée, dont la contribution s’est avérée importante face à la crise sécuritaire traversée par l’Algérie, ses membres ainsi que les différents corps de sécurité ont contribué au maintien de la stabilité dans le pays et à la protection des citoyens.
3-La modernisation des services et l’équilibre des territoires (2002-2024)
Les pouvoirs publics ont œuvré à la modernisation des services publics en mobilisant des ressources financières et humaines dans le but de rapprocher les services du citoyen. Dans la même optique, le ministère de l’Intérieur a mis sur pied une stratégie moderne visant à améliorer la qualité de l’administration centrale et locale en travaillant inlassablement à l’allégement des procédures administratives et à la numérisation des documents grâce à des plateformes électroniques interactives.
Le domaine des ressources humaines a connu un saut qualitatif en termes de modernisation, culminant avec la création de la Direction générale des ressources humaines, de la formation et des statuts, qui a contribué à la formation continue des cadres et à l’accompagnement des élus locaux.
Plaçant le citoyen au cœur de l’action publique, ce nouveau tournant dans la gouvernance locale s’est manifesté à travers la mise en place de programmes de rattrapage socioéconomique, de développement complémentaire au profit de certaines wilayas et d’aides au développement socioéconomique en faveur des communes en vue de créer un meilleur équilibre de développement entre les différents territoires.
Face aux enjeux du développement durable et de la prévention des risques majeurs, le ministère de l’Intérieur a adopté une vision préventive dans la gestion des risques majeurs et de l’insécurité routière par la mise en place de deux délégations au niveau national pour mener à bien les politiques de prévention, notamment au niveau local.
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