Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire, Brahim Merad, a présidé, ce dimanche 21 mai 2023 au Centre de Recherche en Astronomie Astrophysique et Géophysique CRAAG, les festivités marquant le 20e anniversaire du grave séisme de Boumerdès 2003. Il a tenu à rappeler l’engagement du pays pour améliorer les capacités de prévention des risques majeurs et de contenir leur impact.

En présence du nouveau Directeur Général, Hamoud Beldjoudi, du Centre de Recherche en Astronomie Astrophysique et Géophysique CRAAG, du Directeur Général de la Protection civile, du Délégué national aux risques majeurs, du wali d’Alger, des cadres centraux du département de l’Intérieur et des chercheurs du Centre, le ministre de l’Intérieur a mis l’accent d’emblée sur cette période sinistre de l’histoire algérienne dont l’événement commémoratif d’hier, rappelle-t-il, se voulait une opportunité pour rendre hommage à toutes les victimes et tirer profit des leçons passées en vue d’améliorer notre capacité nationale dans la gestion des risques majeurs, notamment les séismes, a souligné M. Merad.

Revenant sur l’ampleur du séisme de Boumerdès, de magnitude 6.8 sur l’échelle de Richter, le ministre dit qu’il reste l’une des catastrophes majeures ayant affecté le pays, tout en exposant quelques statistiques à cette occasion, à l’instar de 2286 décès, 3354 blessés, 1263 disparus, 1263 personnes sans abri, 187 643 habitations endommagées. Ces dégâts énormes amplement gravés dans la mémoire des algériens, dont seulement les pertes matérielles, indique M. Merad, s’élèvent à 05 milliards de dollars.

En dépit de cette douloureuse étape, le ministre a fait savoir que le pays s’est vite engagé dans la révision du système national de gestion des risques majeurs en améliorant sa performance. A l’instar d’autres pays, l’Algérie fait face à plusieurs risques majeurs (séismes, inondations, feux de forêts, risques technologiques et industriels) dont les impacts sont pesants sur les plans matériel, financier et humain, a expliqué le ministre dans son intervention. Et d’ajouter que les interventions des autorités publiques en réaction aux catastrophes pendant les récentes décades ont coûté des sommes faramineuses au Trésor public, soit une moyenne annuelle de 3500 milliards de centimes, relève-t-il.

En application des instructions présidentielles tendant vers la modernisation du système de gestion des risques majeurs, « le département de l’Intérieur s’emploie à opérer une révision totale du cadre législatif, à travers une nouvelle loi qui sera présentée dans les meilleurs délais », a annoncé Brahim Merad. Et de préciser que cette nouvelle réglementation vise l’assainissement de la stratégie nationale relative à la gestion des risques majeurs, en vue, estime-t-il, d’identifier les mécanismes de prévention, d’intervention et de maîtrise des risques majeurs ainsi que l’amélioration de la connaissance sur tous niveaux de vulnérabilité dans le cadre du développement national durable.

Dans même sillage de prévention, le ministre de l’Intérieur rappelle que les autorités publiques n’ont pas ménagé aucun effort pour assurer la sécurité des citoyens et des biens, à travers l’amélioration des capacités de réponse aux catastrophes, le renforcement des services d’intervention, à l’image du dispositif de la Protection civile, la formation continue, l’animation des exercices opérationnels et l’échange d’expérience avec d’autres pays, a-t-il avancé. Et de noter le lancement d’une initiative portant mise en place d’une feuille de route qui associe plusieurs secteurs ministériels en vue de renforcer les mesures préventives en fonction d’un planning étudié et axée sur le court, moyen et long terme et répondant aux normes internationales dans ce domaine.

« L’heure est aujourd’hui à la prise en compte du concept de gestion des risques de catastrophes », a souligné Brahim Merad, une approche sur laquelle nos efforts doivent être centrés, notamment au plan local dans le cadre d’une stratégie nationale globale et intégrée, a-t-il soutenu. Le ministre a affirmé également que « nous travaillons à la mise en place d’un programme national de recherche scientifique et de développement technologique qui sera dédié à la gestion des risques de séisme » au niveau du CRAAG.

En outre, il a insisté sur le fait que la gestion des risques sismiques dans le cadre de développement durable implique un système global dont devra conduire l’Etat en collaboration avec les institutions scientifiques à l’image du CRAAG, lequel mécanisme, a avancé le ministre, peut être exécuté par les organisations publiques et les collectivités locales en associant les partenaires économiques et la société civile.

Dans le même contexte, il sera question, selon M. Merad, d’élaborer un schéma global de prévention des risques sismiques qui réactive la classification des territoires vulnérables en fonction de leur degré d’importance, d’améliorer le système d’alerte précoce et d’intensifier les réseaux de contrôle du CRAAG, et d’agir sur la culture de prévention à travers l’organisation de campagnes de sensibilisation, a conclu M. Merad.