Aperçu historique (histoire pré-coloniale, histoire contemporaine)

Aperçu historique:

     Depuis le MAGHREB EL ACCSA jusqu’à TRIPOLI ou pour mieux dire jusqu’à ALEXANDRIE  et depuis la Mer Romaine (La Méditerranée) jusqu’au pays des Noirs, toute cette région a été habitée par la race berbère. Cette région faisait partie du Royaume de MASSINISSA. Beaucoup de vestiges marquent leur   existence au lieu de Maîtar Sidi Ameur, Tafza. Aussi, d’autres traces autour de Bou-Sâada (cas du fameux « billard ») confirment le passage des Romains guerriers ou commerçants.
     L’occupation (invasion) des vandales s’est faite avec le démantèlement progressif de l’Empire  Romain.  Les  vandales  avaient  choisi  Tobna-  (Magra)  et  M’sila  comme  siège  de gouverneurs. Cette invasion correspondait au (Vème) siècle.

L'Arrivée des Arabes et de l'Islam
     C’est au VII ème  siècle que les arabes atteignirent l’Algérie, la région du Hodna était limitrophe aux régions de Biskra et du M’zab où une  résistance opposait les berbères aux arabes.  « Les tribus berbères des campagnes et des villes de Numidie opposèrent aux arabes une forte résistance ». Après cette résistance, les villes berbères s’ouvraient à l’Islam, en raison  des querelles et des schismes inter-chrétiens et au contenu universel de l’Islam (Justice, Unicité de Dieu...). En moins d’un siècle, des berbères fils de chrétiens avaient adopté l’Islam avec une ardeur capable d’affronter l’épreuve du martyre.

Les Kharidjites
     Le Calife  Kharidjite  de Tlemcen,  Abou  Corra, a assiégé en 765, à la tête   de 40.000 croyants  soldats,  dominant  ainsi  le  territoire  de  Tobna  jusqu’à  Kerdada  auquel  est  adossée l’actuelle Bou-Sâada. Les kharidjites furent de redoutables commerçants et créérent un dynamisme dans le commerce avec leur trafic caravanier   livrant les céréales du Tell, le sel du Hodna et les dattes du M’zab jusqu’à Tabert (La capitale du Meghreb El Accsa au temps des Ibadites) en passant par Bou-Sâada.
Les Hammadites
     C’est au début du XI ème siècle que HAMMAD  IBN BOLGHIN   gouvernera, à partir d’Achir, tout le Maghreb central, notamment le Hodna et il fut  reconnu maitre d’El Mecila,
de Tobna, du M’zab, d’El achir de Tahert et de l’ensemble du Maghreb. Il fonda au Nord-Est de M’sila en 1OO7 sa Kalâa qui fut trés renommée. « HAMMAD » avait donné à la Kalâa un cachet particulier par le nombre et le confort de ses fondouks, la richesse de son commerce, la beauté de ses mosquées et l’érudition des oulémas qui vinrent y professer.
     La ville ayant rapidement pris de l’extension, sa population  connut une  ère de grande prospérité  «  Les  principales  villes  du  Hodna »,  à  cette  époque,  étaient  connues  pour  leur agriculture prospère et pour l’élevage.

Les Beni Hillal
     Ils arrivèrent en 1052, après avoir arraché une victoire décisive lors de la bataille de HAYDRAN (près de Gabes) et malgré la résistance des Hammadites qui étaient repoussés jusqu’à Bejaïa  (leur  nouvelle  capitale)  en  abandonnant  la  Kalaâ ;  ce  transfert  eut  lieu  en  1067. Les principales tribus hillaliennes étaient les RIAH, les ZUGHABA et les ATHBEDJ.
     Les hillaliens ont détruit, saccagé tout ce qui entoure les villes occupées par les Hammadites et les ont ruinées. Ibn Khaldoun raconte dans son ouvrage « Histoire des berbères » que les BENI HILLAL ont poursuivi Nacer le Hammadite,   qui gouvernait le HODNA de Constantine jusqu’à la Kalaâ des BENI HAMMAD et l’ont assiégé en dévastant les jardins et coupant tous les bois  qui entouraient la place, puis ils ont mis en ruine, les villes de TOBNA et d’El MECILA,   en chassant les habitants BOU- SAADA, elle aussi, n’a pas été épargnée.
     En réduisant les tribus berbères nomades du HODNA (Les Ifren, les Maghraoua, les Ouémannau et les Iloumen) les tribus hillaliennes foulèrent pour la première fois la contrée arrosée par l’Oued Bou-Saâda. Seulement les tribus hillaliennes de Riah, Athbedj et Zughba s’établirent au Maghreb. La tribu d’Amer (descendante  de la tribu des Riah) laissa une descendance  dans le Hodna (Ouled Amer). Son nom fut donné à une partie de l’Atlas Saharien (Djebel Amour).   

La Période Turque
      Après une présence massive dans le Nord du pays, l’expansionnisme des forces turques dans le centre du pays s’est concrétisé par la mise en place de postes militaires pour mettre fin à l’insurrection et à l’anarchie qui régnaient. Cela a été rendu possible grâce à l’appui de certains chefs de tribus. M’sila qui constituait  un poste avancé, présente des indices révélateurs de cette présence.  La  communauté    turque  habitait  un  quartier  appelé  « kraghla »  qui  a  gardé  cette appellation jusqu’à  la restauration de la souveraineté nationale ; il fut détruit par le violent séisme qui frappa la région en 1965.

Les Tribus Actuelles
    Aux XII ème et XIII ème siècles, les nomades hillaliens étendront leur contrôle à toute la dépression du Hodna et aux montagnes environnantes « Les monts  actuels des Ouleds Naîls devront leur nom à l’une des composantes dynamiques des  descendants des Hillaliens ». Avant les Ouled Naîl, le Hodna fut habité par les nomades des tribus d’Ouled Fares et Ouled Aziz. Actuellement, deux grandes tribus habitent le cœur de la région hodnéenne :

  • Les Ouled Derradj : se divisent en sept fractions qui sont : les M’tarfa (commune de M’sila), les Souamaâ et les Ouled Addi (communes de Ouled Derradj et d’Ouled Addi Guebala, les Ouled Nada (Commune de Berhoum), les Zoui (Ain El Khadra), les Ouled Amor (Magra) et les Selalha (Commune d’El Djezzar rattachée administrativement depuis  1984 à la Wilaya de Batna).
  • Les Ouled Madhi : Composés de sept fractions qui sont les Ouled Ben Khaled, les Ouled Sdira, les Ouled Mâatoug, les Ouled Abd El Hak (Chellal), les Ouled Sidi Hamla (M’cif) et Ouled Mansour ben Madhi (M’sila et Ouled Mansour). En plus de ces tribus, nous trouvons des tribus qui ne font pas partie du Hodna mais appartiennent à la Wilaya de M’sila; ce sont la tribu montagnarde des Maadid et la tribu Sahari.