Aperçu historique

Aperçu historique:
Historique de peuplement:
Les nombreux vestiges préhistoriques de l'Atlas Saharien attestent que le peuplement de la wilaya de Naâma remonte à au moins 10 000 ans grâce aux gravures rupestres et à quelques restes de végétations emprisonnées dans des concertions de sources des monts de Ksour, on peut entrevoir ce qu'était la flore et la faune à la fin de l'ère quaternaire.
L'environnement bioclimatique permettait à l'homme et à l'animal d'évoluer au milieu d'une savane à hautes herbes. Les changements " brusques ou lents ", des conditions climatiques ont été à l'origine des migrations des populations certainement du Sahara vers le Nord.
Plus tard l'activité pastorale basée sur l'exploitation minière de pâturage devenant de plus en plus rare, ne pouvait qu'induire le mode de vie nomade des populations. De tout temps il était impossible d'évaluer les effectifs réels des populations vivant dans la zone.
Les limites administratives de la wilaya issues du découpage en 1984 n'ont jamais été des limites de déplacement des nomades.
Les effectifs fluctuaient, en fonction des conditions climatiques qui déterminaient le couvert végétal, nécessaire au maintien des troupeaux de moutons, pour une période précise de l'année. Ce fût le cas pour la zone steppique.
Dans la zone Atlasique, les Ksours construits depuis des millénaires étaient habités de sédentaires ou de semi-nomades qui pratiquaient plutôt des activités agro-pastorales dans des oasis de montagne.
Ces citadelles étaient aussi des silos, des sortes d'entrepôts, dans lesquels les nomades de la steppe déposaient leurs grains ....
Il était instauré très souvent une relation Ksour/Steppe très basée sur des fondements socio-économiques puissants....
Parmi les Ksours certains ont été désertés à la suite du tarissement des sources d'eau qui étaient à l'origine de leur fondation.

Les Ksouriens, qui pratiquaient les activités agricoles représentaient une minorité, comparés aux tribus nomades. On estime à plus de 80 % l'effectif des populations nomades par rapport aux Ksouriens .
On admet que la wilaya de Naâma était partagée entre deux confédérations tribales les H'MAYANES et les AMOURS.
Les H'myanes nomadisaient dans l'actuelle Daïra de Mecheria et pratiquaient les transhumances d'été jusque dans la m'leta et le Sahel d’Oran, et celle de l'hiver dans la vallée de Oued En-Namous et jusqu'au gourara .
Les AMOURS occupaient le territoire de la Daïra de Ain-Sefra. Les transhumances se faisaient localement, d'Est en Ouest, et pénétraient jusqu'au Maroc.
A partir d'avril 1847, date de la pénétration de la colonisationfrançaise, les transhumances furent limitées par interdictions successives et les Nomades furent de plus en plus astreints à s'agglutiner autour des Ksour existants.
Ce fut les cas des Hmyanes de Mecheria, des Mejadba de Asla , des Merinat de Djenien-Bourezg et Souala   de Tiout. Certaines tribus entières émigrèrent définitivement au Maroc par refus de l’occupation.
Les événements furent particulièrement violents dans la wilaya de Naâma durant la guerre de libération (1954-1962). 50 % de la superficie actuelle de la wilaya furent déclarés zone interdite à la fin des années cinquante.
Les nomades résidant dans la bande frontalière avec le Maroc furent contraints à la concentration dans des centres de cantonnement. Ainsi de nouveaux centres virent le jour : Abdel moula, M.B.Amar, Touadjer, Horchaia , Naâma, tirkount situés tous, le long de la RN6 et la RN22 pour des nécessites de contrôle par l'armée d'occupation.
Le pastoralisme basé essentiellement sur le Nomadisme humide du tell connut une régression rejetant sur le marché d'emploi des centres agglomérés, des milliers de paysans déracinés.
Les conséquences de la destruction de l'équilibre du système socio-économique ancestral qui existait entre la steppe, le Tell et le Sahara d'une part, la steppe et les Ksours d'autre part, ont provoqué une crise très grave qui a persisté au moins une décennie, après l’indépendance.
Les grands effets de cette crise ont été matérialisés par une occupation spatiale très inégale de la population dans la wilaya, une concentration dans des centres sous équipés et surtout une migration en masse vers Oran-Arzew, Sidi-Bel-Abbés-Télagh, ... Tlemcen.
Les résultats des recensements exhaustifs de la population et de l'habitat effectués par l'office national des statistiques en 1966, 1977 attribuent à la wilaya un taux de croissance global de 2,7 % pour cette période.Ce qui correspond à un solde migratoire négatif de l'ordre de 0,5 % par rapport à la moyenne nationale.
Durant cette période (1966-1977), la wilaya de Naâma à été quelque peu répulsive. Les départs qui ont eu lieu, ont trouvé accueil en  général dans les wilayas :
  • D'Oran- Sidi Bel Abbes - Ain Témouchent - Saida pour la zone de Mecheria;
  • D'Oran - Tlemcen  - Saida - Béchar pour  la  zone  de  Ain-Sefra.
Entre 1977 et 1987, les effectifs de population ont connu un accroissement normal dans l'ensemble. Les différences ont été accentuées encore plus entre les commues.
En effet, s'agissant d'une population caractérisée par une mobilité (part de la population nomade très importante), les limites administratives des communes ou de wilaya n'ont jamais été des limites pour la transhumance.
Le phénomène nomade joue un rôle très important dans la répartition actuelle de la population à travers la Wilaya.
Cependant, les données statistiques disponibles depuis le début de siècle indiquent que malgré tout, les effectifs nomades varient assez peu :
  • Si l'on applique le taux de croissance naturel de 3,1 % à la population nomade de 1966, on devrait trouver en 1987 un effectif de 56.000 personnes au lieu des 23.000 recensées, soit une différence de 33.000 personnes.
  • Si l'on applique le même taux à la population agglomérée de la wilaya en 1966, on obtient une population de 47.000 personnes, soit environ 33.000 de moins que les 80.000 recensées en 1987.
Tout se passe comme si la population nomade plafonnait à un effectif compris entre 20 000 et 30.000 personnes, effectif lié à la charge possible de troupeau sur les parcours de la steppe.Le croît quant à lui est absorbé par les agglomérations locales ou du tell.
En effet, malgré l'immensité du territoire de la wilaya, la population de Naâma présente en 1987 un taux d'agglomération de 80%. Les principaux centres agglomérés sont situés le long des routes Nationales N° 6, 47 et 22.
D'autre part si le taux d'urbanisation actuel (2017) est de 65,56%, en réalité le réseau urbain, très faible, est constitué uniquement des centres Mécheria,Ain-Sefra auxquels s'ajoute le chef-lieu de la wilaya de Naâma.
Cette situation s'explique par les conditions difficiles du milieu qui connaît une sécheresse prolongée, conjuguée à un surpâturage localisé, entraînant parfois une dégradation irréversible du milieu.
L'exode rural est donc dirigé principalement vers les grands centres, ayant concentré une bonne part des investissements publics, renforçant ainsi une bipolarisation de l'armature urbaine de la wilaya autour des villes de Mécheria et de Ain-Sefra.