Aperçu historique de la wilaya

Aperçu historique:
 
Située au cœur de l’espace méditerranéen, Bejaia (Bgayet, Bougie, Bugia, Buggea), ville d’Algérie qui donna son nom aux petites chandelles (les Bougies) et à partir de laquelle les chiffres arabes ont été popularisés en Europe, renferme de nombreux sites naturels et vestiges historiques, qui témoignent encore aujourd’hui des fastes de sa longue histoire. Son tissu urbain est caractérisé par une continuité ininterrompue d’occupation depuis l’antiquité.
 
  • PERIODE PREHISTORIQUE:

L’occupation préhistorique de la région de Bejaia est remarquable par les nombreux sites et gisements Ibéromaurusiens (de -20.000 à - 10.000 ans) que l’on rencontre, notamment dans les Babors septentrionaux. Sous forme de semis d’industries de plein air ou d’habitats en abris sous roche, ces gisements ont livré de nombreux restes humains se rapportant à la première arrivée d’Homo sapiensd’Afrique du Nord, l’Homme de Mechta-Afalou, des industries, des structures d’habitats et surtout, des manifestations artistiques.
 
  • PERIODE PUNIQUE:
La position géographique privilégiée de la région se prêtait à l’installation d’un comptoir phénicien ou punique dans lequel Lybiques (anciens Berbères) et Puniques cohabitaient. La baie de Sidi Yahia montrait naguère une chambre creusée dans le roc (un hanout) probablement libyco-punique.
 
  • PERIODE ROMAINE:
 
C’est vers 25 avant J.-C. que l’empereur Auguste y fonda la Colonia JuliaAugusta Saldensium Septimana Immunis, pour la peupler de vétérans d’une legio VII Augusta, qui avait fait partie de son armée pendant les guerres civiles romaines.. Après l’assassinat de celui-ci à Lyon, en 39 après J.-C., la Maurétanie fut annexée et divisée en deux provinces Maurétanie tingitane et Maurétanie césarienne. Saldae fit partie de la seconde.

Un siècle et demi après sa fondation, son ravitaillement en eau fut assuré par un aqueduc qui captait la source de Toudja, sur la flanc du massif de Tadart Aghbalou, à 16,5 Km  à l’Ouest de SaldaeLe territoire de la Wilaya de Béjaia a abrité une autre importante ville romaine. Il s’agit de la Colonie Tubusuptu (aujourd’hui Tiklat, à  03  kilomètres  de la commune d’El Kseur). Formée également de vétérans de la même septième légion, son nom était Colonia Iulia Aug(usta) Legionis VII Tubusuptu.   
  • PERIODE VANDALE ET BYZANTINE:

Les sources bibliographiques et épigraphiques sont muettes sur ce qui est advenu de Saldae au moment et après l’invasion vandale. Ces sources sont également muettes sur la conquête byzantine (533 – 698) et sur l’arrivée des musulmans.
  • PERIODE MEDIEVALE: ​​​​​​​
Vers le milieu du XIe siècle, la carte politique du Maghreb est bouleversée. Le royaume berbère des Hammadites, en conflit avec les Almoravides à l’Ouest et avec les Zirides à l’Est, transfère sa capitale de la Qal`a des Béni Hammad (près de M’sila) vers Bgayet. L’antique Saldae inaugure ainsi son rôle historique et deviendra l’une des villes les plus prospères du Maghreb.
 
En 1136, elle repoussa une expédition de la flotte génoise, mais fût prise par les Almohades en 1152. Elle redevint une place commerciale, scientifique et culturelle prospère sous les Hafsides (1230 - 1509). Cette période médiévale représente l’âge d’or de la ville, notamment grâce à l’impulsion du prince Hammadite Al-Nasir.
  • PRESENCE TURQUE: ​​​​​​​
Le milieu du XIVe siècle fût marqué par la recrudescence de la « course ». Selon Ibn Khaldoun, les Bougiotes ne tardèrent pas à se signaler parmi les corsaires les plus redoutés des marins chrétiens. Voulant établir des comptoirs de type colonial sur la côte Algérienne, l’Espagne envoya Pedro Navaro pour s’emparer de la place en 1510. Les fortifications seront renforcées, mais la ville est saccagée et en particulier les palais hammadites, qui subsistaient encore, seront détruits.
Avec les Turcs, Béjaia perdit son statut de capitale, même si elle continua encore à jouer son rôle de chantier de construction navale. Le relais est alors reprit par la province. Toutes les  sources indiquent qu’à partir du XVIe siècle la Kabylie a continué à tenir un rôle dans l’histoire du Maghreb.
 
  • L’OCCUPATION ESPAGNOLE:​​​​​​​​​​​​​​
L’occupation de Bejaia par les Espagnols avait contraint de nombreux Ulémas de cette ville à «émigrer» vers la province. C’est ainsi que certains centres d’enseignement vont devenir de véritables instituts (Tamokra,…). Cette réputation va d’ailleurs dépasser le cadre de la Kabylie, et ce, pendant plusieurs siècles. Ainsi, Ibn al-Feggoun (XVIIe siècle), dans son ouvrage «Manchour al-Hidaya » affirmait que de nombreux savants constantinois émigraient dans le pays des Kabyles pour se spécialiser dans les sciences des lectures coraniques. Parmi les plus prestigieuses écoles de la région, citons la Zawiya – Institut de Chellata. Fondée au début du XVIIIe siècle, elle deviendra quelques années plus tard « l’un des centres religieux et scientifique les plus renommés de l’Afrique septentrionale ».

Attaqués en 1513 par Aroudj, les Espagnols résistèrent et se maintiennent dans la place jusqu’en 1555. La garnison espagnole était continuellement bloquée par les autochtones, malgré la visite de l’empereur Charles Quint en 1541. La ville réduite vivotait. En 1555, Salah Rais assiégea la ville et obligea le gouverneur Espagnol Don Alphonso de Peralta à capituler.