Aperçu historique

Aperçu historique:
BOUMERDÈS, à l’instar des autres régions situées le long de la côte algérienne est riche d’un long passé historique. Cette richesse se reflète dans la région par l’existence de nombreux vestiges dont les plus anciens se trouvent sur le site de DELLYS.

DELLYS (ou Tèdles) a été fondée par une colonie carthaginoise, puis les romains s’y sont établis en fondant un établissement appelé « RUSUCCURUS » (puissante cité vers l’an 50 à l’époque de l’empereur CLAUDIUS). Cette présence est attestée notamment par les anciens remparts, les citernes de SIDI SOUSSAN, des mosaïques, un sarcophage en marbre blanc (déposé au musée de l’antiquité d’ALGER), des médailles, des amphores (découvertes à l’occasion des travaux  d’aménagement), un tumulus et des restes de bains.
La proximité de la vallée du SEBAOU qui était encore inhabitée (XIIème siècle) mais dont les terres fertiles étaient bien cultivées par les montagnards d’alentour laisse à penser que les échanges avec DELLYS étaient  importants. Cette même vallée, par où transitaient importations et exportations, contribuait sans nul doute à la prospérité de DELLYS qui devint, à partir du XIIème siècle, la capitale économique de la région et de la KABYLIE.
A la fin du 15ème siècle, DELLYS devint tributaire de l’Espagne. Elle fut quelque temps le siège du gouvernement de KHEIREDDINE lorsque ce dernier partagea la régence d’ALGER avec son frère BABA AROUDJ.
Au milieu du 16ème siècle, AHMED BELKADI par suite de la vacance du pouvoir à BEDJAIA (dynastie des HAFCIDES), décida de combattre l’anarchie qui y régnait et fit entamer, en des points élevés de la plaine, une implantation de postes de surveillance autour desquels ne tarda pas à venir s’installer une population.Ces nouveaux venus constituèrent les noyaux des futurs villages des « AMRAOUA » (de l’Arabe « amrou el bled »).
Les Turcs qui occupaient déjà la vallée des ISSERS jusqu’à DELLYS ne pouvaient pousser plus loin vers l’Est car ils auraient empiété sur les terres dépendant des « AMRAOUA » alors sous le règne des BELKADI.
Au début du 17ème siècle, l’affaiblissement des BELKADI et surtout l’assassinat en 1618 de AMAR BELKADI fournit l’occasion à la puissance Turque de pénétrer en KABYLIE et, en alliant force et diplomatie, ils purent établir vers 1640 un poste d’observation sur le « Col des genêts » actuelle TIZI OUZOU.
En 1754, pour pallier la faiblesse numérique de sa garnison, l’administration Turque scinda les « AMRAOUA » en deux clans :
  • les « AMRAOUA FOUAGA » (ou « OUFELLA »);
  • les « AMRAOUA TEHETA » (ou « BOUADDA »). 
Ces deux clans, représentés par deux puissantes familles : les OULED MAHIEDDINE (de TAOURGA, AMRAOUA TEHETA) et les AIT KACI (de TAMDA, AMRAOUA FOUAGA) allaient jouer un rôle considérable dans la région.
En 1830, la MITIDJA (y compris le SAHEL) se trouvait partagée en 4 districts ou OUTHANS:
  • KHECHNAS (KHEMIS EL KHECHNA) entre l’oued BOUDOUAOU et l’oued SIDI AHMED;
  • BENI MOUSSA (SIDI MOUSSA) compris entre cette rivière et l’oued EL HARRACH;
  • BENI KHELIL  entre EL HARRACH et l’oued CHIFFA (MAZAFRAN);
  • et enfin celui des ES SEBT à l’ouest de la CHIFFA.
Après 1830, le chef religieux des OULED MAHIEDDINE lança un appel au « djihad »  mais malheureusement très vite cet élan de foi et de patriotisme allait se refroidir. L’imprévoyance du Dey d’ALGER et l’incompétence du commandant en chef de son armée en ébranlant le moral des combattants concoururent à la chute de la capitale et à l’effondrement du pouvoir Turc en ALGERIE.
Par le traité de la TAFNA, conclu le 30 Mai 1837, la France reconnaissait à l‘Emir ABDELKADER l’autorité absolue sur les provinces d’ORAN, du TITTERI et d’ALGER de laquelle dépendait l’actuelle wilaya de BOUMERDÈS.
Le franchissement du défilé des BIBANS et la traversée de BOUIRA par une colonne militaire française conduite par le Duc d'AUMALE fut considéré comme une violation flagrante de ce traité et le 20 Novembre 1838, jour de l’AID EL KEBIR, l’Emir ABDELKADER proclama le DJIHAD.
Outre les efforts de guerre de l’occupant Français, une politique de dépossession des fellahs, par tous les moyens jugés utiles, allait très tôt engendrer des mouvements insurrectionnels de la population locale, mouvements qui se sont poursuivis jusqu’à la veille du déclenchement de la révolution de 1954.
En 1947 déjà, HADDOU EL HADJ AHMED et KHETTAB BELAID, de BORDJ MENAIEL, ont organisé, à DRAA EL MIZAN avec KRIM BELKACEM, le premier attentat contre un dignitaire de la région.
Suite au découpage du pays lors du congrès de la Soumman en 1956, le territoire de l’actuelle wilaya de BOUMERDÈS fut rattaché, pour sa partie Ouest à la Wilaya IV et pour sa partie Est à la Wilaya III.
Le nationalisme exacerbé des habitants de la région a fait que la première réunion de la Wilaya IV a eu lieu à Souk El Had.
Ce caractère particulier de la population de la région a été à l’origine de combats sanglants notamment à Souk El Had, Zenina (Ammal), Djerrah et Dellys ainsi que dans les monts de la région de Bouzegza-Keddara au relief accidenté propice à ces actions.
L’ampleur de ces combats peut être vérifiée à travers le fichier particulièrement volumineux des chouhada de la région.
A la veille de l’indépendance suite aux accords d’EVIAN, la ville de BOUMERDÈS (ex. «ROCHER Noir »), a servi de siège au gouvernement provisoire de la République Algérienne présidé par Ferhat Abbas, et comme chef de gouvernement Abderrahmane Fares.