Aperçu historique

Aperçu historique:
Les romains ont édifié un certain nombre de postes fortifiés tels que OPPIDUM-NOVUM qui a été implanté sur un mamelon isolé sur la route longeant la rive gauche de l’Oued CHELIFF, précisément au Nord-Est de l’actuelle AIN-DEFLA et dont son rôle principal fût de contrôler la plaine orientale de TIVAGA-MUNICIPUM (les ATTAFS) et de défendre la région des incursions des tribus nomades et contrecarrer les attaques des montagnards.
Signalons par ailleurs, que l’antique Miliana appelée ZUCCHABAR fut l’une des grandes cités de la Maurétanie césarienne après la capitale CESAREE.
Un géographe allemand, ENRICH VON MAHIATSEN, qui a visité cette région quelques années après l’occupation française nous a laissé supposer que l’ancienne ZUCCHABAR se dressait au abs du mont ZACCAR les vestiges qui ont pu subsister ou qui ont été mis au jour datant de cette période ont démontré l’existence d’un grand nombre de pierres sculptées, des  restes de colonnes qui ont servi par la suite à la reconstruction des remparts de la ville par les turcs.
Notons ainsi, qu’il existe à MILIANA une épitaphe trouvée sur les murailles et qui indique que le fils et le petit fils de POMP22 sont tous des inhumés probablement à MILIANA.
De là, il est irréfutable que MILIANA atteste une occupation romaine laquelle fut un ancien refuge des rois numides. « ZUCCHABAR » fut construite vers l’an 33 de l’ère chrétienne par OTAVE, qui, après avoir fondé six colonies dans la Maurétanie de BOCCHUS II dont on cite celle de ZUCCHABAR, voulant en faire une place forte pour surveiller la région puisqu’il y fit installer une garnison romaine.
D’autres sources indiquent que son nom étant sans rapport avec la langue latine, il a dû désigner une cité antérieure à l’occupation romaine. On a recherché son étymologie dans le LIBICO-BERBERE et dans le phénicien. L’élément ZUC /SUG serait sémitique SÜQ=marché, tandis que l’élément ABAR serait une réduction de ABBADIR, composé de ab=père, et ADDIR, nom d’une divinité.
Période allant de l’avenement de l’islam à la période turque :
L’arrivée des musulmans aux Xème siècle dans la région coïncide avec la fondation de MILIANA (1) vers 362 de l’hégire en même temps que MEDEA et ALGER par BOLOGHINE IBN ZIRI de la tribu de SANHADJA. Ce dernier entreprit la construction d’une ville sur l’emplacement des ruines de ZUCCHABAR des romains, le site fut choisi pour des raisons de sécurité et pour contrôler la plaine.
Point stratégique important, la nouvelle cité conserve sa position clé et devint un centre d’attraction de la région.
Période ottomane:
Au début du XVIème siècle, la situation politique était caractérisée par une certaine anarchie laquelle a favorisé l’intervention ottomane en Algérie. Pas moins de trois états se livrent au MAGHREB des guerres cycliques ; face aux menaces extérieures, espagnoles notamment et aux dangers de la reconquis ta, aucune autorité ne se montre capable de faire face militairement
C ‘est ainsi que les frères BARBEROUSSE firent leur entrée en ALGERIE et après s’être emparé de la ville d’ALGER, AROUDJ se dirigea vers l’Ouest du pays.
L’occupation de la région par les turcs n’était pas aussi facile comme on prétendait, c’est le cas de la résistance farouche de MILIANA, cette ville au passé ancestral a été complètement brûlée par ses propres habitants comme signe de refus et d’isobéissance au conquéreur. Malgré la résistance, MILIANA
fût envahie par les turcs vers 1516 et 1517 qui s’emparèrent de la région en même temps que MEDEA et TENES.
MILIANA fût rattachée d’abord au BEYLIK de l’Ouest et après avoir renouvelé l’administration de la régence, elle fût rattachée à DAR ES-SULTANE et le gouvernorat direct du pacha.
Prenant conscience de l’importance stratégique de la situation de cette ville sur la région par sa domination, sur la route reliant ALGER avec les villes du  BEYLIK de l’Ouest comme TLEMCEN ; MOSTAGANEM et ORAN ; les TURCS firent installer alors les tribus MAKHSEN dans ses environs, mais la situation ne demeure pas ainsi puisque les habitants de la région se sont souvent révoltés contre le nouveau occupant dont il y a lieu de citer l’insurrection  de BOUTERIK en 1544 ou trouva la mort le chef turc de MILIANA près de HAMMAM-RIGHA.
Cette insurrection fût étouffée grâce à l’intervention de HADJ BACHIR gouverneur d’ALGER.
Période d’occupation française :
Menant un combat acharné contre l’occupant français qui à envahir  certaines régions dés 1837-1838 l’EMIR ABDELKADER traversa toute la région pour s’installer enfin à MILIANA il y construisit des dépôts de munitions et des fonderies d’armes. Certains vestiges sont visibles à nos jours parmi lesquels il peut être cité : la maison de l’EMIR dont les travaux de restauration sont en stade de finalisation.
L’EMIR ABDELKADER résida donc à MILIANA et en fit l’une des villes préférées (fin mars 1834), il en confia l’administration de la ville d’abord au KHALIFA MAHIEDDINE ES-SEGHIR puis  à MOHAMED BEN ALLEL OULID SIDI M’BAREK qui disposait de 10440 combattants.
Les français voulant conquérir Miliana, rencontrèrent une résistance farouche des autochtones, après de rudes combats qui s’en suivirent, MILIANA tomba enfin entre les mains de l’envahisseur le 08 juin 1840. Les troupes de l’Emir encerclèrent alors la ville à qui s’est jointe la population qui a fuit la ville après l’avoir brûlée.
En un an de siège, 700 soldats furent tués, 400 autres durent être hospitalisés, la bataille se déroula au lieu dit « SIDI BOULEFRED » qui lui même participa aux combats, y perdit la vie et y fit enterré.
On dit que le général d’ILLENS se suicida de dépit. Cependant le maréchal VALLEE parvint à ravitailler les assiégés et leur secours.
Dans toute la région le combat anti-colonialiste ne cesse guère, il prit différentes formes dont certaines insurrections comme celle de « MARGUERITE » le 26 avril 1901 (aujourd’hui AIN TORKI) conduite par les tribus des RIGHAS qui ne cessent de harceler les colonnes ennemies.
Ayant subi avec intensité l’implantation de colons en raison de ses richesses agricoles d’une part et compte tenu de sa localisation stratégique et de sa proximité de la capitale ; la région a été impliquée dans toutes les phases de préparation du mouvement politique national.
La période de
1900 a été marquée par plusieurs évènements politiques de grande importance dont :
  • Les premiers congres du MTLD en 1947 à ZEDDINE qui a constitué un tournant décisif dans l’histoire de la lutte de libération du peuple algérien.
  • Le soulèvement populaire de 1948 à  Djemaa Ouled Cheikh suite à la manipulation des élections par l’administration française. Cet événement était dirigé par des militants PPA/MTLD dont mouhouche Guessoum et M’Hamed Bougara qui devint par la suite le chef de la wilaya IV.
La grande lutte de libération (1954-1962) a trouvé en la wilaya de        Ain-Defla, un terrain très favorable en plus du fait qu’il avait en préalable servi pour des préparatifs du déclenchement de la guerre de libération.
Territoire idéal de l’importance stratégique inégale, la contrée représentait naturellement un passage et un transit de première importance dans la relation du centre avec l’Ouest et avec le Sud.
Ce sont ces atouts ainsi que l’impact des luttes du mouvement populaire pacifique qui ont érigé la wilaya de Ain-Defla comme contré  stratégique de la wilaya IV historique ou se sont illustrés les personnes de grande valeur nationale dans la lutte du recouvrement de la souveraineté de notre pays à l’image de :
  • Si M’Hamed Bougara (1);
  • Le héro de la bataille d’Alger Ali la pointe (Ali Ammar) (2);
  • Si M’Hamed Rais (3);
  • Si M’Hamed Bouzar (4);
  • Si M’Hamed Bounaama;
  • Si Tayeb Djoughlali;
  • Si Hassen (Youcef El Khatib);
  • Si Ahmed Zendari;
  • Si Menhache.
Par sa position géographique d’importance inégale, la région est devenue le fief du combat libérateur et le lieu de batailles acharnées ayant anéantis davantage les potentialités militaires de l’ennemi.
Parmi ces batailles, il ya lieu de citer notamment :
  • La bataille du Zaccar;
  • La bataille de Miliana qui a vu les forces de l’ALN infliger une défaite cinglante à Bigeard et son armade militaire;
  • La bataille de Djebel Amrouna-Meddad;
  • La bataille du Doui;
  • La bataille de l’Ouersenis.
C’est ainsi que le territoire de la wilaya de Ain-Defla a été le théâtre de différents événements et combats historiques menés par les fils et héros de la région contre les troupes coloniales françaises, des héros qui n’ont pas hésité un instant à offrir leur sang et leur vie pour l’indépendance de leur pays des mains coloniales. Des noms de valeureux chouhadas dont le sens de bravoure et de sacrifice reste indélébile dans nos mémoires et dans l’histoire de notre révolution de libération.
Aujourd’hui, la wilaya de Ain-Defla, garde présent à l’esprit le souvenir de ses 6.252 martyrs tombés au champ de l’honneur, elle a fait le serment de veiller sur les acquis de la révolution et d’aller de l’avant dans la voie de la prospérité et de la gloire.