APERCU HISTORIQUE:
Vers 1530, le Pacha Kheir Eddine fit passer en Algérie des milliers de Maures chassés d’Espagne après la capitulation de Grenade, qui se dispersèrent par groupe entre Alger et Cherchell. Pris de compassion pour ces malheureux immigrés, Sidi Ahmed El Kébir appela un de ces groupes et l’installa sur la rive droite de Châabat er-Romane.
Pour mettre ces exilés à l’abri d’un mauvais traitement, Sidi Ahmed El Kébir sut intéresser à leur sort le Pacha Kheir Eddine qui leur accorda sa protection et fit construire à leur intention une mosquée en bordure de la place du 1er novembre (ex Clémence) , un bain et un four banal à proximité immédiate. Ces établissements devinrent le noyau d’une petite ville, qui vers 1535, a été nommée « El Blidah » par Sidi Ahmed El Kébir. Ce dernier est donc le fondateur de Blida.
Sidi Ahmed El Kébir qui, après avoir découvert et détourné les eaux de la montagne de l’Atlas, avec le concours et l’aide des Maures andalous qui fusionnèrent avec les tribus locales, il a introduit dans la région la technique de l’irrigation, la culture arboricole et la broderie du cuir. Sidi Ahmed El Kébir mourut vers 1540 à l’âge de 70 ans environ et se trouve enterré dans sa zaouia.
La conquête Ottomane:
La prospérité vint avec la conquête Ottomane et la ville devint une sorte de lieu de repos privilégié et de prédilection des seigneurs enrichis et souverains turcs d’Alger, qui aimaient venir se reposer et se délasser. Le temps passait calmement jusqu’au jour où, au mois de Mars 1825, Blida fut ébranlée par un tremblement de terre de grande intensité qui transforma la ville en ruines et faisant un grand nombre de victimes parmi les habitants, mais ceux qui survécurent n’ont pas hésité à reconstruire la ville plus loin, le nouveau site choisi se situant à environ 2 km plus au nord. A signaler que ce terrible séisme fut précédé d’autres séismes désastreux en 1600, 1716 et 1760.
Cette ville de 5 à 6000 habitants, occupait alors la moitié de la surface circonscrite plus tard par les fortifications. C’est un dédale de petites ruelles étroites et sinueuses tandis que l’accès à la ville se fait à partir de six portes : « Bab Ed-Zair » , « BabArahba » , ”Bab El Khouikha”, ”BabEzzaouia”, “BabEssebt “ et « Bab El Q’bour ».
L’occupation française:
A peine quelques années plus tard , on assiste à l’occupation de l’Algérie par le colonialisme français. L’armée coloniale pénètre pour la première fois dans la ville en 1830 mais dut l’évacuer ensuite après avoir rencontré une résistance farouche des populations. En 1834, Blida fut envahie une nouvelle fois et saccagée après de sanglants combats. Deux camps furent créés en 1838 pour surveiller la ville : le camp supérieur et le camp inférieur. Ces deux camps sont devenus depuis, les faubourgs de Joinville (Zabana) et Montpensier (Ben Boulaid). Quand les français ont occupé Blida, la ville était dans un état lamentable après le séisme de 1825.Blida et les régions avoisinantes ont trop souffert des séismes, des maladies (pestes de 1556,1717…) et par la suite, de l’occupation coloniale.
La révolution:
Bien avant le déclenchement de la révolution armée, la ville de Blida était un lieu de réunions et de rencontres des principaux chefs des divers partis politiques algériens. Dès le premier Novembre 1954, l’insurrection était lancée à Blida, comme à travers d’autres villes d’Algérie et de nombreux jeunes gens incorporés désertaient les casernes pour rejoindre le maquis. L’Atlas Blidéen ( forêt de Chréa et des Béni Misra ) restera célèbre dans l’histoire de la révolution. algérienne. En plus des combats armés, le fidaisme s’étend en ville et s’attache à détruire le dispositif urbain mis en place par les forces coloniales. La ville de Blida a donné l’exemple d’héroïsme et de sacrifice pour la reconquête de la liberté et de l’indépendance et beaucoup de noms de glorieux martyrs de la révolution ont marqué à jamais le destin du peuple algérien de reconquérir sa souveraineté.