Aperçu historique

Aperçu historique:
De par sa position  géographique, aux portes de l’Algérie, et sa situation dans une région de passage naturel entre la TUNISIE et le reste du pays, la ville de Souk-Ahras  constitue un point de jonction névralgique aux paysages montagnards et pittoresques, entre le Nord et le Sud. 

Perchée sur l’emplacement de l’antique cité « TAGHASTE », elle ouvrait la voie qui menait à Carthage à partir de l’ancienne cité « Hippo-Reguis ». Sous le poids des millénaires, elle rappelait que ni Rome, ni Byzance n’ont pu prendre son âme, et que seul l’Islam a pu l’envouter.
Les populations laborieuses, au caractère naturellement fier, animées du besoin inlassable de savoir et de bâtir, sont fixées dans une région à foyers culturels, comme en témoigne l’université de MADAURE, et ont été très tôt éprises de liberté et de justice.
Les nombreuses ruines de forteresses romaines ou byzantines qui couvraient encore les crêtes et les vestiges de Khemissa et Madhor témoignent de l’esprit d’insoumission à l’occupation qui, de tout temps, a éprouvé du mal à maintenir sous sa botte ces valeureux ancêtres.

Pourtant ceux-ci savaient être de paisibles agriculteurs, occupés à diversifier les cultures et à développer l’élevage. TAGHASTE n’était-il pas, en effet, un important marché à bestiaux et un inestimable grenier de céréales.
Plus tard, après 1830, la région de Souk-Ahras qui paraissait particulièrement agitée et insoumise recevait en 1843, le premier contingent de militaires français spécialement choisis pour la surveiller sévèrement. Toute naturelle, cette intrusion n’a pas été tolérée longtemps, au regard de la particularité de ses populations, réputées comme étant des rebelles.
En effet, appuyés par les populations de Guelma et de l’EDOUGH, les montagnards de la région tentent, le 8 juin 1852 une première insurrection, témoignage indélébile d’un refus de collaborer à la politique des « Bureaux Arabes » de l’époque et d’un esprit récalcitrant et opiniâtre sans pareil.
Une deuxième tentative d’insurrection enflamma toute la contrée le 20 janvier 1871.Elle a duré plus de 10 jours, obligeant les forces colonialistes à envoyer de grands renforts d’Annaba.
Cette campagne hostile a été suivie d’une vague acharnée d’arrestations annonçant l’aube d’une répression sauvage dont les populations en gardent, aujourd’hui, les séquelles.
Le 15 septembre 1858, la ville de Souk-Ahras fût érigée en commune par décret. Une commune de plein exercice qui s’étend sur un territoire de quatre mille six cent trente-huit hectares, un are, quatre-vingt-huit centiares (4.630,188 ha).
En1877, la localité prend l’allure d’une ville avec tous équipements d’accompagnement. Ce n’est qu’à une époque très récente, un peu avant  le déclenchement de la lutte armée contre le colonialisme, que la ville devient le Chef-lieu et le siège de la Daïra.
Souk-Ahras pendant la lutte de libération:
Dès Novembre 1954, les populations de la région se soulevèrent à l’appel du FLN, avec foi, assurance et une confiance inébranlables.
Le 20 novembre 1954, tombait au champ d’honneur l’enfant chéri de Souk-Ahras, le Chahid Badji Mokhtar, qui a montré par son esprit d’abnégation et au prix du sacrifice de sa vie, la voie à suivre. Une vie qu’aurait empruntée une multitude de héros.
Très attachée à la terre de ses ancêtres, et sans renier ses racines, la région de Souk-Ahras participa activement à toutes les formes de mobilisation préconisées par l’A.L.N et s’adapta, au prix de lourds sacrifices, à toutes les formes de luttes imposées par les oppresseurs.
C’est ainsi que, répondant à l’appel du front, 111 algériens incorporés dans l’armée française désertèrent avec leurs armes à « El Btiha » (Hennencha) au douar « Dahouara ». Malheureusement cet acte de bravoure fut suivi d’un autre acte ignoble, de la part du colonisateur, qui jeta en pâture à des bourreaux,306 innocents civils. 
Un peu plus tard, lorsque l’A.L.N, généralisant les méthodes de lutte révolutionnaire, décida de porter la guerre jusqu’au cœur des cités où les colonialistes se croyaient protégés. Les rues de Souk-Ahras retentirent aux cliquetis des mitraillettes, annonçant inexorablement l’achèvement de la colonisation.
En effet, toute la population mobilisée au mépris des œuvres ridicules et lâches des « SAS » accueillait, protégeait, nourrissait et acheminait les convois chargés d’armes et de vivres.
Pour tenter de faire face à ce soulèvement illustré par des actions quotidiennes de déstabilisation de la présence française, le commandement ennemi déclarait la région « Zone de contrôle renforcée » interdisant de fait les déplacements et, isolant dans des camps de regroupement des douars entiers, il croyait en multipliant les rafles couper le peuple de ses valeureux fils , qui essaimaient les djebels.
Il  décréta, aussitôt, la construction de la ligne « MORICE » :ainsi, à la terreur des ratissages et des tortures, s’ajoutait la traitrise des mines.
Parallèlement, l’armée de libération Nationale aguerrie fortifiait ses rangs, se modernisait,…et quand il a fallu s’aligner face à l’ennemi en batailles rangées, des champs et vallées résonnèrent aux coups de canons. Qui ne se souvient pas de la glorieuse « bataille de Souk-Ahras ».
A quelque mois du cessez-le-feu, une opération qualifiée de téméraire sur la base d’Ain-Zana, prouva davantage à l’ennemi le haut degré d’organisation de l’A.L.N et l’esprit de sacrifice qu’il voue à sa noble cause, dont elle ne pouvait se départir.
Au lendemain, le l’indépendance Souk–Ahras accueillait avec enthousiasme ses frères et sœurs réfugiés en Tunisie…Un geste de solidarité, d’entraide et de reconnaissance ô combien généreux.